La mélatonine est souvent surnommée « l’hormone du sommeil », cependant, de façon tout à fait étonnante, ce sont des travaux portant sur une maladie de peau qui ont conduit à sa découverte.
La mélatonine est souvent surnommée « l’hormone du sommeil », cependant, de façon tout à fait étonnante, ce sont des travaux portant sur une maladie de peau qui ont conduit à sa découverte.
En effet, la mélatonine a été découverte par un dermatologue, le docteur Aaron LERNER au cours des années 1950.
Cherchant à soigner le vitiligo, il entreprit dès 1953 de mettre évidence l’existence d’une hormone responsable de la dépigmentation cutanée. Ayant consulté un article précisant que la glande pinéale pouvait sécréter une hormone blanchissant la peau, le docteur LERNER décida d’orienter ses travaux dans cette direction.
Après 4 années d’expérimentations faisant intervenir 250 000 glandes pinéales bovines, il ne parvint à obtenir qu’une quantité infime d’extrait et abandonnât les procédés d’extraction pour se consacrer à la synthèse de la molécule. En l’espace d’un mois, il réussit à en déterminer la structure moléculaire et la formule chimique et nomma cette substance la Mélatonine. « Méla » par rapport au blanchissement des cellules produisant la mélanine et « tonine » en référence à la sérotonine dont est issue la mélatonine.
Outre le blanchissement de peau, le Professeur LERNER ne parvint pas à identifier d’autres effets de la mélatonine hormis une « légère sédation ».
Plus tard, en 1970, un chercheur mexicain, Ferdinando ANTON-TAY, fut le premier à étudier les effets de la mélatonine sur le cerveau. Il observa une baisse rapide de l’activité cérébrale ainsi qu’un endormissement de la plupart des participants.
Par la suite, beaucoup d’autres travaux seront menés permettant de confirmer les effets de la mélatonine sur l’endormissement.
La mélatonine est une hormone naturelle produite principalement par la glande pinéale, également appelée épiphyse, localisée au cœur du cerveau. La mélatonine est également synthétisée mais dans une bien moindre mesure par la rétine, l’intestin, la peau, les plaquettes et la moelle osseuse. Sa sécrétion est contrôlée par la lumière du jour et son niveau varie sur chaque période de 24 heures, avec un maximum durant la nuit aux alentours de 3h00 à 4h00 du matin et un minimum durant la journée vers midi. Cette sécrétion varie aussi au rythme des saisons, car directement influencée par la durée des journées.
Sa biosynthèse débute à partir d’un acide aminé, le L-tryptophane, qui se transforme en 5-HTP puis en sérotonine conduisant ensuite à la N-acétyl-5-hydroxytryptamine avant de finalement devenir de la N-acétyl-5-méthoxytryptamine (qui est la dénomination chimique officielle de la mélatonine).
Chez l’homme, la mélatonine interagit notamment avec des récepteurs transmembranaires couplés aux protéines G, les récepteurs MT1 et MT2, qui sont présents dans le système nerveux central mais aussi au niveau périphérique, dans de nombreux tissus dont les organes sexuels, le tube digestif, le cœur, la peau ou encore la glande thyroïde. Outre ces récepteurs, elle possède un site de fixation atypique appelé MT3.
Bien que toutes les propriétés de la mélatonine n’aient pas encore été pleinement élucidées, on considère qu’elle intervient :
Avis des autorités de contrôle
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et la commission européenne ont statué en 2012 sur certaines allégations santé des compléments alimentaires à base de mélatonine. Après avoir examiné les preuves scientifiques disponibles, ils ont jugé que ces produits pouvaient présenter les allégations suivantes :
• « La mélatonine contribue à atténuer les effets du décalage horaire ». Sous réserve qu’une dose de 0,5 mg de mélatonine par portion soit délivrée et prise juste avant le coucher, le premier jour du voyage et les jours suivant l’arrivée à destination.
• « La mélatonine contribue à réduire le temps d’endormissement ». Sous réserve qu’une dose de 1 mg de mélatonine par portion soit délivrée et que la prise ait lieu avant le coucher.
Ainsi, il est interdit pour un complément alimentaire contenant de la mélatonine de revendiquer des allégations telles que « l’amélioration de la qualité du sommeil » ou « l’aide à la régulation des rythmes circadiens ».
Elle est disponible sous forme de médicament, de préparation magistrale et de complément alimentaire. La réglementation française autorise les compléments alimentaires délivrant strictement moins de 2 mg de mélatonine par prise.
Ces compléments alimentaires se présentent en gélules, en comprimés, en gommes ou encore sous forme liquide.
En plus de la forme classique à libération rapide, qui agit immédiatement, il existe des formes de mélatonine à libération prolongée (surtout en cas de réveils nocturnes) et à libération différée (pour ceux qui s’endorment facilement mais qui se réveillent de façon précoce).
La mélatonine est essentiellement utilisée pour soulager les troubles du sommeil. En effet, comme exposé précédemment, elle permet de prévenir les effets du décalage horaire (aussi appelé « jet lag ») et de réduire le temps d’endormissement. Il semble d’ailleurs que son action soit encore plus efficace chez les aveugles et les personnes ayant des insomnies dues à un faible taux de mélatonine.
En ce qui concerne la prévention des effets du jet lag, de plus grands bénéfices sont observés lors de voyage en direction de l’Est impliquant plus de 5 heures de décalage horaire.
Bienfait | Mécanisme d'action | Études cliniques |
---|---|---|
Régulation du rythme circadien | Régule la production de mélatonine par la glande pinéale | Des études ont montré que la mélatonine peut aider à réguler le rythme circadien, notamment en cas de décalage horaire |
Amélioration de l'insomnie | Réduit le temps d'endormissement et augmente la durée du sommeil | Des études ont montré que la mélatonine peut être efficace pour traiter l'insomnie, notamment chez les personnes âgées |
Promotion de la santé du cerveau | Protège les cellules du cerveau contre les dommages | Des études ont montré que la mélatonine peut protéger le cerveau contre les dommages causés par l'inflammation, le stress oxydatif et les maladies neurodégénératives |
Réduction du risque de cancer | Protège les cellules contre les dommages | Des études ont montré que la mélatonine peut réduire le risque de certains types de cancer, notamment le cancer du sein, le cancer du côlon et le cancer de la prostate |
Effets secondaires, interactions et précautions d’emploi de la mélatonine
Certaines populations doivent éviter la prise de mélatonine ou en tout cas recueillir au préalable l’avis d’un médecin. Il s’agit des femmes enceintes ou allaitantes, des enfants et adolescents, des asthmatiques, des épileptiques, des personnes atteintes de maladies auto-immunes ou inflammatoires, des personnes souffrant de troubles de l’humeur, du comportement ou de la personnalité, ainsi que des personnes sous traitement médicamenteux.
La mélatonine est également déconseillée aux personnes effectuant une activité pour laquelle une vigilance soutenue est requise et pour lesquelles une somnolence pourrait entrainer des problèmes de sécurité (conduite, utilisation de machines, etc…).
Les effets secondaires pouvant survenir sont principalement de la somnolence, de la fatigue, des vertiges, des maux de tête et une dépression passagère.
La mélatonine est susceptible d’augmenter les effets de certains médicaments tels que des anticoagulants, des sédatifs et des antihypertenseurs. Par ailleurs, certains traitements sont susceptibles d’affecter les taux de mélatonine comme la fluvoxamine, les œstrogènes et les quinolones qui auront tendance à augmenter le taux de mélatonine, tandis que la carbamazépine et la rifampicine peuvent à l’inverse réduire ces taux.
Vous devez en premier lieu vous demander quelle est la forme de mélatonine qui correspond le plus à votre besoin :
• Libération immédiate ? Idéale pour les difficultés d’endormissement et le décalage horaire.
• Libération prolongée ? Idéale en cas de difficultés d’endormissement accompagnées de réveils nocturnes.
• Libération différée ? Destinée aux personnes n’ayant pas de difficultés d’endormissement mais qui présentent un réveil précoce.
Dans le cas de la libération immédiate, vous avez le choix entre différentes présentations galéniques selon vos préférences (gélule, comprimé, gomme, spray ou solution buvable).
Il faut aussi être attentif à la dose de mélatonine délivrée par unité de prise (pour rappel, un complément alimentaire doit délivrer moins de 2 mg de mélatonine par prise et d’autre part, une dose trop faible sera insuffisante).
Nous vous invitons à être vigilant sur la qualité du produit (quelle est sa provenance ? S’agit-il d’un laboratoire réputé ? Est-ce de la qualité pharmaceutique ?).
Il est à noter que la mélatonine dite « naturelle » qui est obtenue par extraction à partir de glandes pinéales bovines est à proscrire en raison des risques liés à la maladie de la « vache folle ». C’est de la mélatonine synthétique que vous retrouverez dans l’immense majorité des compléments alimentaires et il n’y a aucun mal à cela.
Bien-sûr vous avez toujours la possibilité de vous adresser à votre pharmacien pour y voir plus clair et identifier le produit qui pourra le mieux répondre à vos attentes.
En résumé, les mots clés de la mélatonine
Hormone, sommeil, rythme circadien, décalage horaire, horloge biologique, endormissement, insomnie, complément alimentaire, libération immédiate, libération prolongée, somnolence, fatigue.
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