La phytothérapie chinoise recommande le gingembre contre les nausées, vomissements, refroidissements, les douleurs d’estomac et la toux grasse.
Célèbre pour son goût et pour la préparation de plats épicés, le gingembre (Zingiber officinale) ou ginger en anglais est une plante vivace tropicale originaire d’Asie dont le rhizome est utilisé en cuisine et en médecine traditionnelle depuis des millénaires.
Ce remède ancien appartient à la grande famille des Zingiberaceae qui regroupe environ 1600 plantes (dont le curcuma, le galanga et la cardamome). Poussant dans toutes les régions tropicales ensoleillées et humides, la plante est largement cultivée en Asie du Sud-Est, en Chine, en Inde, en Afrique, au Brésil et aux Antilles. Sa culture en Inde serait antérieure à l’apparition de l’écriture et le texte le plus ancien qui mentionne les vertus du gingembre date de 400 avant J.-C. Ainsi, la médecine chinoise l’employait déjà il y a deux mille ans, pour traiter la toux et les affections respiratoires. Au XVIIe siècle, le gingembre était couramment utilisé pour les douleurs dentaires et les caries, en décoction et sous forme d’huile essentielle.
De nos jours, la phytothérapie chinoise le recommande contre les nausées, vomissements, refroidissements, les douleurs d’estomac et la toux grasse. Les médecins indiens le recommandent comme digestif, carminatif, aphrodisiaque, pour prévenir la migraine et pour fortifier la mémoire.
C’est le rhizome du Zingiber officinale (la partie souterraine) de la plante que l’on utilise, que ce soit pour l’alimentation ou l’usage médicinale. Lorsqu’il est lavé et séché, on le nomme gingembre gris. S’il est pelé, on parle de gingembre blanc. La récolte est réalisée environ 5 à 10 mois après que les feuilles aient fané.
La composition chimique du rhizome de gingembre comprend une oléorésine (constituée des composés phénoliques responsables de la saveur piquante comme les gingérols, shogaols, gingérénones A et B), des glycérols, une huile essentielle dont le chémotype est très variable selon l’origine géographique (sesquiterpènes, monoterpènes, monoterpénals et monoterpénols), de l’acide cinnamique, de l’amidon, de l’acide pipécolique, de l’acide oléique, de l’acide linoléique, de la zingibaïne, des vitamines (A, B et C) et des minéraux (manganèse, phosphore, magnésium, fer, calcium et sodium).
Le gingembre présente de nombreuses propriétés démontrées, surtout chez l’animal :
• Antiémétique et antinauséeux (démontré chez l’homme et chez l’animal, par antagonisme des récepteurs 5-HT3 à l’instar du métoclopramide).
• Hépatoprotecteur et cholérétique.
• Antiulcéreux et gastroprotecteur.
• Hypocholestérolémiant et hypolipémiant.
• Antidiabétique de type 2 : diminue la glycémie, l’insulinémie et l’hémoglobine glyquée, action anti-inflammatoire, protection oculaire, neurologique, hépatorénale et testiculaire).
• Effet favorable sur la tension artérielle.
• Immunostimulant.
• Antalgique et anti-inflammatoire.
• Antioxydant.
• Neuroprotecteur.
• Antimutagène et antitumoral.
• Antibactérien et antiviral (actif contre les rhinovirus, l’herpès et la grippe).
• Action androgénique.
• Antitussif.
• Antimigraineux.
• Augmente le taux de DHEA.
• Améliore la quantité et la motilité des spermatozoïdes.
• Cardioprotecteur.
En France, le gingembre est référencé sur la liste A de la Pharmacopée.
L’agence européenne des médicaments (EMA) indique qu’il peut être utilisé pour prévenir les nausées et les vomissements provoqués par le mal des transports et pour traiter les symptômes des affections gastriques ou intestinales légères de type ballonnements et flatulences.
La coopérative scientifique européenne de phytothérapie (ESCOP) reconnaît ses vertus dans la prévention des nausées et vomissements associés au mal des transports ou faisant suite à une intervention chirurgicale.
L’organisation mondiale de la santé (OMS) indique son usage comme étant « cliniquement justifié » pour prévenir les nausées et les vomissements provoqués par la grossesse, le mal des transports (dont le mal de mer) et les interventions chirurgicales. Selon cette autorité, son usage « traditionnel » englobe le traitement des troubles digestifs, de la grippe, des rhumes, des pertes d’appétit, des migraines, des douleurs articulaires et musculaires et son usage en tant qu’anti-inflammatoire.
Pour la Commission E du ministère de la Santé allemand, le gingembre a des vertus reconnues dans le traitement des troubles digestifs et pour la prévention du mal des transports.
On en trouve sous toutes les formes, en vrac, moulu en poudre, en sachets, en gélules, sous forme d’extrait sec ou sous différentes formes liquides : extrait de plante fraîche, tisane, teinture-mère et extrait hydroalcoolique. On peut aussi en trouver incorporé dans des aliments ou des boissons comme les « ginger bread » ou « ginger beer » ou bien sous forme mariné pour réaliser des recettes asiatiques. Les doses et les posologies varient selon les formes donc nous vous invitons à respecter les préconisations du fabricant ou les conseils de votre professionnel de santé. Les laboratoires le proposent généralement seul mais il peut aussi être associé à d’autres plantes pour bénéficier de synergies d’effets en phytothérapie (exemples de plantes fréquemment associées : réglisse, curcuma, valériane, maca, ginseng, guarana ou cannelle).
En pharmacie, vous pouvez acheter des compléments alimentaires et des préparations à base de gingembre de qualité pharmaceutique ou encore respectant une certification Bio.
si vous acheter votre gingembre frais, en plus de vous concocter quelques plats épicés aux multiples bienfaits, nous vous conseillons d’en râper environ 5 grammes pour 200 mL d’eau frémissante, à laisser infuser durant 10 minutes. Pour plus de saveur et agrémenter la recette, vous pouvez y ajouter une demi cuillère à café de curcuma et un peu de jus de citron bio. Le gingembre frais est très avantageux au niveau du prix mais il faut se méfier des contaminants, même avec le bio, et faire attention à sa conservation.
Vous trouverez sur la toile de nombreuses recettes faisant intervenir le gingembre frais ou moulu en poudre.
Plusieurs études cliniques ont permis de valider l’intérêt de l’utilisation de ce remède ancien pour prévenir le mal des transports, les nausées et les vomissements de la femme enceinte, les nausées et vomissements post-opératoires et ceux induits par les chimiothérapies et les traitements antirétroviraux.
Nous pouvons également ajouter que ses propriétés métaboliques ont été observés dans différentes expérimentations chez l’homme, tendant à démontrer une amélioration du diabète de type 2, une baisse du cholestérol et des triglycérides, une amélioration des paramètres hépatiques et un effet favorable sur la tension artérielle.
De plus, des revues de la littérature scientifique ont permis d’établir que le gingembre possède des effets anti-inflammatoires, immunostimulants, antiulcéreux, cholérétiques, antiviraux et qu’il améliore la qualité du sperme.
Son effet sur la migraine est cependant moins bien référencé.
Il s’agit d’une plante qui ne présente pas d’effets toxiques connus à ce jour, toutefois, le gingembre est contre-indiqué en cas d’hypersensibilité. Seul le gingembre sous forme de complément alimentaire est préconisé chez la femme enceinte ou allaitante, à condition de ne pas dépasser 1 gramme (en poids sec) par jour.
Comme avec tous les aliments épicés en général, une très fortes consommation peut entraîner des irritations de l’estomac. Pour éviter les désagréments, respectez les préconisations du fabricant ou appuyez-vous comme point de départ sur une recette approuvée dans de nombreux avis.
Par mesure de précaution, l’OMS déconseille son utilisation chez l’enfant de moins de 6 ans.
Il est recommandé aux personnes souffrant de lithiases biliaires de consulter un médecin avant de prendre du gingembre (effet cholérétique).
Des interactions médicamenteuses sont à signaler, notamment avec les anticoagulants, et certaines chimiothérapies (car inhibition du CYP3A4).
Il convient de définir en premier lieu l’utilisation que vous souhaitez en faire puisque cela pourra conditionner le choix de la forme. Par exemple, si vous recherchez un remède naturel pour le mal des transports, il sera préférable de vous orienter vers un produit facile à transporter et pratique d’utilisation. Pour se protéger contre le mal des transports, il est conseillé de prendre du gingembre une demi-heure à une heure avant de partir. Mais sur des trajets longs, vous pourriez être amenés à renouveler la prise jusqu’à 3 ou 4 fois dans la journée selon les cas. Les gélules s’imposent comme le choix le plus pratique et elles masquent le goût piquant du gingembre, cependant, ceux qui ont du mal à avaler les gélules pourront se tourner vers des formes liquides. Celles et ceux qui apprécient son goût et qui souhaite l’utiliser également en cuisine afin de préparer des plats épicés vont probablement préférer l’acheter frais ou alors moulu en poudre pour en tirer les vertus et bienfaits aux repas.
Comme toujours, posez-vous la question de la qualité et de la réputation du fabricant. Sachez que la qualité pharmaceutique est plus exigeante que la certification bio puisqu’elle s’appuie sur un contrôle des lots avec bulletins d’analyse à l’appui. N’hésitez pas à faire quelques recherches afin de comparer les prix, les avis. Bien que le gingembre ne soit pas particulièrement onéreux, méfiez-vous d’un produit dont le prix semble trop attractif par rapport à la concurrence.
Dans le cas où vous prenez des traitements médicamenteux, il sera toujours bon de vous tourner vers un professionnel de santé afin d’être guidé au mieux et en toute sécurité.
En résumé, les mots clés du gingembre
Rhizome, nausées, cholérétique, mal des transports, femme enceinte.
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