Abordons la situation de la France et sa relation particulière au cannabis.
Historiquement, le cannabis était une plante médicinale de la pharmacopée Française et elle était d’ailleurs très employée par l’industrie pharmaceutique pour réaliser toutes sortes de remèdes entre le XIXe et le début du XXe siècle.
Cependant, certains choix politiques aux USA conduisirent à une période de prohibition (1934-1996) et une véritable campagne de diabolisation exagérée du cannabis aboutissant au retrait de ce dernier de la pharmacopée. Les répercussions de cette campagne s’appliquèrent à l’échelle mondiale. En effet, sous l’influence des Etats-Unis, l’ONU ajouta en 1961 le cannabis à la catégorie la plus restrictive des stupéfiants donc parmi les drogues considérées comme les plus dangereuses et à valeur thérapeutique limitée ou nulle.
A partir de 1996, la Californie est le premier état américain à autoriser le cannabis médical, ouvrant la voie à d’autres pays et conduisant peu à peu à un retour en grâce du cannabis thérapeutique.
Au cours des dernières décennies, nous avons assisté à une importante accélération de l’accès au cannabis médical dans le monde. Sur le territoire Européen, plusieurs pays ont franchi le pas et ont légalisé le cannabis thérapeutique avec tout d’abord les Pays-Bas comme précurseur en 2003. D’autres nations ont ensuite suivi le mouvement comme la Suisse en 2011, l’Italie en 2013, la Croatie en 2015, l’Allemagne, la Grèce et la Pologne en 2017, le Danemark, le Royaume-Uni, le Luxembourg, la Lituanie et Malte en 2018, Chypre et le Portugal en 2019 et enfin la France en 2021.
Au niveau sociologique, la France a une relation particulière vis-à-vis du sujet du cannabis. D’un côté, les autorités s’efforcent activement de lutter contre l’usage des drogues (y compris le cannabis) et l’on peut notamment citer le slogan paru dans les années 1980 : « la drogue c’est de la merde », mais d’un autre côté, c’est en France que l’on compte le plus de consommateurs de moins de 16 ans. Les anciennes campagnes de prévention ont profondément marqué les esprits mais elles ne laissaient aucune place aux débats et aujourd’hui encore, l’usage du cannabis est un sujet tabou et stigmatisé.
Toutefois, les mentalités évoluent progressivement et suite aux sollicitations croissantes des patients et des professionnels de santé et grâce aux exemples de nos voisins européens, les autorités ont fini par entrevoir la possibilité de tirer profit des propriétés médicinales du cannabis. L’expérimentation en cours est une méthode qui permet aux pouvoirs publics de tester des solutions sur le terrains, durant un temps limité, afin d’en mesurer les effets et favoriser une prise de décision. Donc il ne s’agit pas d’un essai clinique destiné à évaluer l’efficacité du cannabis thérapeutique. Avoir recourt à une phase d’expérimentation avant de prendre une décision politique est une méthode de plus en plus souvent employée par le gouvernement en France et l’on en compte plus de 260 depuis le début des années 2000.
A termes, si les conclusions de l’expérimentation sont favorables, l’usage du cannabis médical sera généralisé en France, permettant à plus de patients d’en bénéficier. Autrement, le cannabis médical sera abandonné ou alors l’expérimentation sera prolongée jusqu’à ce que les décideurs publics aient recueillis suffisamment de données pour pouvoir se prononcer.
Vous ne trouvez pas la réponse à votre question spécifique ? Contactez-nous directement. Notre équipe d'experts est à votre disposition pour vous fournir des informations complémentaires.
Contactez-nousCe site Web stocke des données telles que des cookies pour activer les fonctionnalités du site, y compris l'analyse et la personnalisation. En utilisant ce site internet, vous acceptez automatiquement que nous utilisions des cookies.