Le rôle de la vitamine D3 dans le métabolisme phospho-calcique et dans la minéralisation osseuse est solidement établi
Les premières recherches sur le rachitisme et sur l’huile de foie de morue datent du XIXe siècles et elles ont ouvert la voie à la découverte de la vitamine D durant le XXe siècle. En effet, la vitamine D a été identifié en 1922 par Elmer McCollum grâce à sa démonstration que l’huile de foie de morue contient une substance différente de la vitamine A et qui permet de prévenir le rachitisme.
En réalité nous devrions parler des vitamines D car on distingue la vitamine D2 ou ergocalciférol (d’origine végétale), isolée en 1932 de la vitamine D3 ou cholécalciférol (essentiellement d’origine animale) isolée en 1934 par Adolf Windaus. Depuis cette époque, les vitamines D ont fait l’objet de très nombreuses études permettant de mieux comprendre leurs rôles physiologiques et leur importance pour notre métabolisme. Bien que ces deux vitamines aient des rôles similaires, l’avis de la communauté scientifique est que la vitamine D3 est préférable car mieux assimilée par notre organisme et plus efficace que la D2.
Aujourd’hui encore la vitamine D3 reste un véritable enjeux de santé publique en France comme dans le reste du monde et nous verrons plus loin dans cet article qu’avoir une bonne nutrition ne suffit pas toujours et dans qu’il peut être nécessaire d’avoir recours à un complément.
Sur le plan chimique, la vitamine D3 ou cholécalciférol est un sécostéroïde qui s’apparente à la testostérone, au cortisol et au cholestérol. Cette vitamine liposoluble est instable à la lumière et s’oxyde en cas d’exposition prolongée à l’air à température ambiante. Au sein de l’organisme, elle se transforme en calcitriol (son principal métabolite actif).
Il faut savoir que la D3 est non seulement apportée par l’alimentation mais est de plus, majoritairement synthétisée au niveau de la peau grâce à l’exposition au soleil.
Plus précisément, les UV B stimulent sa synthèse à partir d’un dérivé du cholestérol à condition de s’exposer suffisamment (10 à 15 minutes pour les personnes à la peau claire). Toutefois, il est désormais admis que l’alimentation et l’exposition à la lumière du soleil ne suffisent pas toujours pour assurer des taux convenables de vitamine D3, en particulier chez les plus de 60 ans d’où la recommandation de prescrire des suppléments chez cette population.
Les aliments riches en vitamine D3 sont principalement d’origine animale : poissons gras, huile de foie de morue, œufs, produits laitiers et abats. Le taux de vitamine D serait particulièrement important dans l’huile de foie de morue. La recommandation nutritionnelle pour les adultes est de 15 µg/j (soit 600 UI) tandis que la moyenne française serait inférieure à 5 µg/j. Soulignons aussi que durant la période hivernale, la diminution de l’ensoleillement est corrélée avec une diminution de la production de vitamine D3.
Le risque de carence en vitamine D est plus important chez les femmes enceintes, les nourrissons, les personnes âgées et celles souffrant de maladies chroniques. Une telle carence se manifeste par de la fatigue, l’apparition de crampes, une baisse de l’immunité, des faiblesses musculaires et un moral en berne. A long termes, des troubles osseux apparaissent comme l’ostéomalacie chez les adultes et le rachitisme chez les enfants.
L’ostéomalacie, qui ne doit pas être confondue avec l’ostéoporose, est le résultat d’une minéralisation osseuse insuffisante, bien souvent causée par une carence en vitamine D. Son traitement repose généralement sur des apports de vitamine D et de calcium afin d’augmenter le taux de minéraux dans les os. Dans le cas de l’ostéoporose, il y a une diminution de la densité osseuse à cause d’un déséquilibre entre la formation et la destruction de l’os, sans forcément qu’il y ait nécessairement une carence en vitamine D3 ou en calcium. D’autres facteurs de risque peuvent conduire au développement de l’ostéoporose, indépendamment de la nutrition, comme la vieillesse, les prédispositions génétiques ou les changements hormonaux après la ménopause. Cependant, comme beaucoup de personnes en France ont une alimentation pauvre en calcium, le traitement inclus dans bien des cas un renforcement des apports par la nutrition et les compléments.
La vitamine D3 est essentielle pour le métabolisme phospho-calcique. Elle augmente l’absorption intestinale du calcium et du phosphore, diminue leur excrétion dans les urines et favorise de cette façon la minéralisation osseuse et dentaire.
Par ailleurs, le cholécalciférol contribue au renforcement du système immunitaire et pourrait réduire le risque de contracter plusieurs pathologies comme la grippe, l’asthme, la pneumonie ou encore réduire le risque de développer une hypercholestérolémie. Néanmoins les chercheurs doivent encore approfondir l’évaluation de ces bienfaits au sein de l’organisme.
La vitamine D3 intervient également dans la régulation de la glycémie en favorisant l’action de l’insuline.
Elle serait aussi utile dans la prévention contre le cancer du sein et celui de la prostate.
Enfin, elle entre en jeu dans la production d’un neurotransmetteur : la sérotonine.
La réglementation diffère selon le statut du produit. Les médicaments à base de vitamine D3 sont soumis à une AMM (autorisation de mise sur le marché) établie par les autorités de santé (ANSM au niveau national ou EMA au niveau européen) et les laboratoires pharmaceutiques doivent faire la démonstration de l’efficacité et de l’innocuité de leur produit.
D’ailleurs, le cholécalciférol figure sur la liste des médicaments essentiels de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé).
Bien que la mise sur le marché d’un complément alimentaire soit moins restrictive que celle d’un médicament, les fabricants sont tout de même obligés de respecter certaines règles. Ainsi, les compléments alimentaires à base de vitamine D sont soumis aux décisions de la Commission européenne et de l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments). Ces deux agences se sont prononcées sur les allégations santé autorisées pour les produits contenant au minimum 0.75 µg de vitamine D pour 100 g :
Ces allégations vont plus loin pour les produits contenant au moins 15 µg de vitamine D pour 100 g :
Cependant, certaines allégations ont été interdites :
En outre, l’ANSES (agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a déterminée des limites supérieures de sécurité.
Population cible |
Limite supérieure de sécurité |
Nourrissons jusqu’à 1 ans |
25 µg/j |
Enfants de 1 à 10 ans |
50 µg/ |
Adolescents de 11 à 17 ans |
100 µg/j |
Adultes de 18 ans et plus |
100 µg/j |
Cette limite concerne l’apport alimentaire additionné à l’apport provenant de la peau (dont le taux varie selon l’exposition au soleil). En France la recommandation est de s’exposer chaque jour les avant-bras, les mains et le visage au soleil durant 15 minutes (sans protection solaire) pour bénéficier d’un apport satisfaisant en vitamine D chez l’adulte en bonne santé.
Le cholécalciférol se présente sous la forme de médicaments en pharmacie (solution buvable en ampoule, capsule molle, solution injectable, ou encore flacon de gouttes buvables), avec différentes concentrations et bénéficiant du remboursement sur ordonnance.
La vitamine D3 est également disponible sur le marché dans une large panoplie de compléments alimentaires (gélules, capsules molle, comprimés, goutte buvables, spray oral). Certaines formules sont huileuses, d’autres sont solubles dans l’eau. La plupart des produits proposés sont formulés à partir de la lanoline de mouton toutefois, certaines marques proposent de l’huile d’origine végétale pour les végétariens et végétaliens, obtenue notamment à partir de lichen boréale. Différentes concentrations existent avec des formulations adaptées aux enfants et il convient de se fier aux instructions du fabricant.
La vitamine D3 peut être seule ou alors bien associée à d’autres ingrédients tels que le calcium ou la vitamine K2 par exemple.
En consultant les offres en ligne, le consommateur peut rapidement avoir l’embarras du choix face à la multitude de produits proposés, d’où l’importance de réaliser une bonne évaluation de ses besoins en termes de dosage et de composition et pour ne pas s’exposer à un quelconque risque.
Le rôle de la vitamine D3 dans le métabolisme phospho-calcique et dans la minéralisation osseuse est solidement établi et nullement remis en question au sein de la communauté scientifique.
La supplémentation médicamenteuse en vitamine D à visée thérapeutique est indiquée dans le traitement de la carence, du rachitisme de l’enfant, de l’ostéomalacie et face à certaines complications osseuses de l’insuffisance rénale ou en cas d’hypoparathyroïdie.
De plus, des cures de vitamines D sont préconisées chez le bébé, chez les personnes peu exposées à la lumière du jour ainsi qu’en prévention de l’ostéoporose, en particulier chez la femme ménopausée.
Bien que certaines preuves suggèrent qu'elle influence le système immunitaire, les études récentes n’ont pas permis de démontrer un effet protecteur vis-à-vis des infections.
Enfin, quelques études semblent montrer une diminution des chances de développement de diabète, de cancer et de pathologie cardiovasculaire néanmoins, davantage de données sont encore nécessaires pour confirmer ces bienfaits éventuels.
La supplémentation en vitamine D3 est contre-indiquée chez les personnes souffrant d’hypercalcémie ou ayant des antécédents de calculs rénaux calciques.
En cas de surdosage, les conséquences peuvent être désastreuses et durer plusieurs semaines après l’arrêt de la supplémentation. Les intoxications sont exceptionnelles car elles nécessitent de très fortes doses durant plusieurs jours d’affilés (supérieures à 1.25 mg soit 50 000 UI par jour).
Le surdosage de vitamine D3 peut entrainer une hypercalcémie, une altération de l’état général avec fatigue et perte de poids, des nausées, de la constipation, des maux de tête, des douleurs musculaires et osseuses, des arythmies cardiaques, un syndrome dépressif, des urines abondantes, des calcifications dans les reins, le cœur, les poumons ou les vaisseaux sanguins. Les troubles rénaux qui en résultent peuvent mettre en jeu le pronostic vital.
Les compléments alimentaires à base de vitamine D3 sont déconseillés chez les personnes sous traitement antiarythmique (inhibiteurs calciques). Les produits contenant du magnésium (y compris certains antiacides) sont déconseillés en cure à long terme en cas de prise de doses élevées de vitamine D.
Les résines échangeuses d’ions, l’orlistat et les laxatifs sont susceptibles de modifier l’absorption de la vitamine D donc il convient d’en espacer la prise de minimum 2 heures. Les antifongiques imidazolés, les anticonvulsivants et l’actinomycine interfèrent avec l’activité de la vitamine D3.
Pour ne prendre aucun risque, demander l’avis d’un médecin ou d’un pharmacien est une bonne ligne de conduite.
Tout d’abord rappelons que si vous êtes en bonne santé et avez moins de 60 ans et que vous consommez déjà régulièrement des aliments riches en vitamine D3 a priori vous n’avez aucune raison de vouloir prendre un complément. Donc après avoir procédé à l’évaluation de la pertinence d’une supplémentation en cholécalciférol et avoir vérifié l’absence de contre-indication, vous devez trouver un produit adéquat pour vos besoins.
Si votre médecin vous propose un médicament, dans ce cas, il vous prescrira le dosage le plus approprié pour votre organisme et le produit sera remboursé. Si vous préférez choisir un complément alimentaire, vous devrez sélectionner le dosage et la forme galénique qui vous conviendra le mieux (gouttes, gélules, spray oral, etc…). Bien entendu, dans tous les cas, il faudra respecter scrupuleusement les consignes d’utilisation pour éviter le surdosage.
Prenez le temps de faire quelques recherches en ligne. Analysez et comparez les compositions, en lisant la liste des ingrédients et la teneur en vitamine D par unité de prise (nombre d’UI par goutte ou par capsule par exemple). Essayez de privilégier les marques bénéficiant d’une bonne réputation et ne vous arrêtez pas uniquement au prix. En effet, un prix très attractif peut signifier un manque de soin apporté à la qualité du produit. N’hésitez pas à demander l’avis d’un professionnel de santé pour vous accompagner dans votre choix.
En résumé, les mots clés de la Vitamine D3
Vitamine, minéralisation, os, dents, calcium, complément alimentaire, soleil, huile, gouttes, UI, rachitisme, ostéoporose.
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