Roucou

C’est à partir de la graine de rocou que l’on produit l’annatto, la matière colorante orange à rouge car ces graines contiennent deux pigments caroténoïdes, la bixine et la bêta-bixine ainsi qu’un pigment jaune. Le mélange de pigment rouge et de pigment jaune donne sa fameuse couleur orange à l’annatto. La norbixine est un autre pigment qui dérive de la bixine et qui est naturellement présent dans la plante.

Le mélange de pigments contenu dans l’annatto est relativement soluble dans l’eau mais est totalement soluble dans les émulsions (solvants huileux et eau mélangés) c’est pourquoi ce colorant est souvent utilisé dans les produits laitiers. 
Les graines de roucou renferment également d’autres caroténoïdes tels que le bêta-carotène, la zéaxanthine et la lutéine.

Parmi les autres composants, nous pouvons citer des tanins, des saponosides, une huile essentielle à ishwarane, des lipides, de la vitamine E, des acides aminés, des protéines et des oligo-éléments. Notons que, à poids équivalent, les graines de roucou sont pratiquement 400 fois plus riches en bêta-carotène que les carottes crues.
Les feuilles du roucouyer contiennent des flavonoïdes et du bixhagène (un dérivé sesquiterpénique). Ces feuilles sont aussi traditionnellement utilisées par les autochtones afin de réaliser des remèdes pour lutter entre autres contre les bronchites, les maux de gorges et certaines infections uro-génitales.

Dans cette partie, nous nous intéresserons uniquement à la graine, nous ne traiterons pas les propriétés des feuilles de la plante. Voici donc ci-dessous récapitulées, les principales propriétés attribuées aux graines de roucou :

Anti-infectieux, antibactérien, antiviral, antifongique.

Hypotenseur.

Expectorant.

Hypoglycémiant.

Hypolipidémiant.

Cicatrisant cutané : stimule la croissance des fibroblastes.

Antioxydant.

Hépatoprotecteur et cardioprotecteur.

Anti-inflammatoire.

Antalgique.

Antipyrétique.

Prépare les cellules cutanées à l’exposition au soleil grâce au bêta-carotène en agissant comme un activateur de bronzage par stimulation de la production de mélanine.

Insectifuge.

En poudre, en comprimés, en gélules, en vrac ou en pâte, les graines de rocou se présentent sous de nombreuses formes selon les besoins.

Les graines en vrac peuvent s’utiliser comme des épices pour aromatiser vos plats ou pour préparer des décoctions dans l’eau voire même des produits cosmétiques faits maison. Si vous adorez les plats épicés, n’hésitez pas à assaisonner vos mets préférés avec de la poudre d’annatto et de la poudre de paprika mélangés à de la poudre de curcuma. Vous pouvez en acheter à tous les prix chez des marchands d’épices notamment que ce soit en bio ou en non bio.

Les huiles solaires à base de roucou sont très appréciées pour aider au bronzage (mais notez qu’il convient d’utiliser en parallèle une protection solaire adaptée car ces huiles ne suffisent pas pour se protéger des UV). L’huile de roucou est aussi employée sur les cheveux comme soin réparateur.

Lorsqu’il s’agit de profiter des bienfaits du roucou comme complément alimentaire, les formes gélules et comprimés sont les plus pratiques d’utilisation mais peu de marques en proposent. Ce type de produit a l’avantage de fournir une teneur uniformisée en rocou et donc en bixine et en bêta-carotène permettant un apport régulier constant. Il est possible de l’utiliser seul ou dans des formules synergiques où les actifs sont mélangés à d’autres plantes ou molécules permettant de préparer encore plus efficacement au bronzage.

L’un des principaux bienfaits du roucou est sa capacité à préparer les cellules cutanées à l’exposition solaire et bien qu’il n’existe pas d’étude clinique permettant de démontrer l’efficacité de la plante pour cet usage, différents travaux, notamment réalisés sur la bixine, la norbixine et sur le bêta-carotène permettent de valider l’utilisation ancestrale du roucou pour favoriser la pigmentation.

En outre, ces molécules jouent un rôle bénéfique sur l’apparence de la peau exposée au soleil et diminuent les marqueurs du stress oxydant. L’effet antioxydant de la bixine serait également associé à une activité antiproliférative in vitro et in vivo. Selon plusieurs chercheurs, la bixine pourrait se révéler être un candidat potentiel pour le traitement du cancer de la peau.

De la même façon et toujours en l’absence d’essais cliniques, de nombreuses publications se veulent très encourageantes au sujet des propriétés anti-inflammatoires, anti-infectieuses ou métaboliques du roucou et de la bixine. Nous devons cependant attendre davantage de données pour tirer de solides conclusions. 

Le rocou ne présente pas de toxicité, que ce soit en usage externe ou par voie orale, cependant, des effets indésirables sont possibles par voie interne comme par exemple des troubles digestifs. Prudence en cas d’intolérance ou d’allergie.
Du fait de sa forte teneur en bêta-carotène, sa consommation est à éviter chez la femme enceinte (afin de prévenir tout excès en vitamine A).

• Il n’existe aucune interaction connue avec des médicaments ou des plantes.
• Attention, le roucou ne suffit pas pour bloquer les UV et ne remplace donc pas les crèmes solaires.
• En cas de doute, demandez l’avis de votre professionnel de santé.

Vers le bronzage parfait ?

Vous avez prévu de vous prélasser au soleil lors de prochaines vacances et vous vous interrogez sur la meilleure façon d’acquérir un bronzage parfait ? Ou alors vous souhaitez tout simplement prévenir le photovieillissement de la peau ou éviter une lucite estivale bénigne ?
Le roucou peut être la solution, à condition de l’utiliser correctement. En effet, il important de préparer correctement sa peau avant de partir s’exposer au soleil et la prise de compléments alimentaires à base de roucou peut y contribuer. Certains laboratoires conseillent de débuter la cure au moins 1 mois avant l’exposition solaire de façon à maximiser les taux de caroténoïdes.

Bien entendu, rien ne vous empêche d’appliquer en plus un produit à base de roucou sur votre peau comme par exemple de l’huile solaire de rocou mais il ne faudra pas oublier d’utiliser aussi une protection anti UV.

Sélectionner un produit de qualité, si possible bio, accompagné d’instructions provenant d’un laboratoire de confiance et/ou provenant d’un professionnel de santé est sans doute l’option la plus efficace et la plus confortable.

Soyez vigilants et prenez le temps de faire vos recherches afin de comparer les formules, les concentrations, les prix et le cas échéant les avis. Concernant le prix, comme toujours s’il se révèle trop attractif par rapport à la concurrence, il faut se poser des questions. Un produit à prix très faible est souvent obtenu au détriment de la qualité donc méfiance.

En cas de difficultés à faire votre choix, vous pouvez aussi demander son avis à votre pharmacien.

Les sources de cet article et référence des études

• Plantes médicinales caribéennes, volume 1, Jean-Louis Longuefosse, Editions Orphie 2007-2010.
  Vilar D de A, Vilar MS, de Lima e Moura TF, et al. Traditional uses, chemical constituents, and biological activities of Bixa orellana L.: a review. ScientificWorldJournal. 2014;2014:857292. doi:10.1155/2014/857292 
• Tao S, Park SL, Rojo de la Vega M, Zhang DD, Wondrak GT. Systemic administration of the apocarotenoid bixin protects skin against solar UV-induced damage through activation of NRF2. Free Radic Biol Med. 2015;89:690-700. doi:10.1016/j.freeradbiomed.2015.08.028
• Stahl W, Krutmann J. Systemische Photoprotektion durch Karotinoide [Systemic photoprotection through carotenoids]. Hautarzt. 2006;57(4):281-285. doi:10.1007/s00105-006-1095-x
• Ashraf A, Ijaz MU, Muzammil S, et al. The role of bixin as antioxidant, anti-inflammatory, anticancer, and skin protecting natural product extracted from Bixa orellana L. Fitoterapia. 2023;169:105612. doi:10.1016/j.fitote.2023.105612