Plusieurs études cliniques ont démontré les bienfaits des cranberries pour prévenir les cystites et infections urinaires chez la femme adulte.
Souvent désigné par son nom anglophone « cranberry », l’airelle ou canneberge (Vaccinium macrocarpon) est un petit arbuste originaire d’Amérique du Nord et appartenant à la famille des Ericaceae.
Les amérindiens d’Amérique du Nord ont été les premiers à utiliser le fruit de cranberry, à la fois comme aliment et comme remède contre des maladies. Ils consommaient ces baies en gelée sucrée ou en sauce pour accompagner les viandes mais par ailleurs, ils l’appliquaient en cataplasme pour le soin des plaies et par voie orale pour désinfecter le système urinaire.
Dans un second temps, la consommation de ces fruits a aussi été recommandée pour le scorbut, la fièvre, les problèmes circulatoires et les troubles hépatiques.
Au XIXe siècle, en Europe, on prête aux baies de canneberge des propriétés astringentes et anti-inflammatoires et on l’utilise en cas de diarrhée. Ce n’est qu’au XXe siècle que les européens commencent à s’en servir pour les infections urinaires.
La canneberge d’Amérique (Vaccinium macrocarpon) ne doit pas être confondu avec la canneberge d’Europe (Vaccinium oxycoccos) qui est un sous-genre mais dont l’utilisation n’a pas été validée en ce qui concerne l’usage préventif dans les infections urinaires.
Ce sont les cranberries (c’est-à-dire les fruits du cranberry) qui sont utilisées en phytothérapie. La baie de la canneberge est un petit fruit rouge acidulé et astringent. Ces baies renferment toute une série de composés tels que des acides organiques (acides aliphatiques dont l’acide oxalique et des acides phénols), des flavonoïdes, des anthocyanes (anthocyanines), des proanthocyanidines (PAC) de type A2, des sucres (fructose et D-mannose), un peu de vitamine C et des acides gallique et ellagique.
Bien que les canneberges ne soient pas particulièrement réputées pour leur teneur en antioxydants, il faut souligner qu’elles contiennent tout de même un peu de vitamine C ainsi que des polyphénols antioxydants dont l’action est démontrée in vitro et in vivo.
Les proanthocyanidines (PAC) sont également appelés oligomères procyanidoliques (OPC). Les PAC de type A ou OPC-A exercent une activité anti-adhésive antibactérienne notamment sur Escherichia coli et Enterococcus faecalis. De plus, la canneberge a un pouvoir acidifiant capable d’inhiber le développement d’Escherichia coli.
Voici récapitulées ci-dessous les principales propriétés du fruit du cranberry :
S’appuyant sur deux études cliniques, l’ANSES (agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a publié en avril 2004 un avis favorable sur les bienfaits pour la santé du cranberry (ayant une teneur de 36 mg de PAC) en indiquant qu’il permet de réduire la fréquence des infections urinaires chez les femmes adultes, dues à bactéries E. coli qui présentent des P-fimbrae.
Au début des années 2010, les autorités de santé européennes ont cependant interdit pour les produits à base de canneberge de revendiquer les allégations qui suivent :
En France, le cranberry (Vaccinium macrocarpon) est fréquemment proposé sous forme de baies séchées, en jus ou sous forme de complément alimentaire, mais il est possible d’en acheter sous la forme de préparation magistrale, généralement associé à d’autres plantes médicinales. On en trouve en gélules, en sachet ou en extrait standardisé sous forme liquide bio ou non bio. Ces produits présentent en principe un dosage minimum de 36 mg de PAC de type A par prise journalière.
La canneberge est souvent associée au D-mannose, à la bruyère, à la busserole, à la piloselle ou à l’échinacée.
Concernant le jus fruit frais de canneberges, la consommation de 80 et 160 mL par jour pendant un mois est conseillée pour prévenir les problèmes de cystites et autres infections urinaires.
Les canneberges séchées sont généralement réservées à un usage culinaire et sont souvent proposées en mélanges avec des noix. Toutefois, un usage cosmétique des cranberries séchées pour la confection de soins beauté tend à se populariser. Par ailleurs, les canneberges séchées peuvent servir à préparer des tisanes, en y ajoutant de l’eau frémissante et en laissant infuser une dizaine de minutes. Vous pouvez partir sur une base de 8 g de baies séchées pour environ 200 mL d’eau et ajuster les proportions selon vos goûts et établir vos propres recettes.
Plusieurs études cliniques ont démontré les bienfaits des cranberries pour prévenir les cystites et infections urinaires chez la femme adulte. On peut notamment citer une méta-analyse parue en 2017 et incluant presque 1500 participantes qui indique une réduction de 26% du risque d’infection urinaire grâce au cranberry ou encore une revue de la littérature datant de 2023 et englobant une cinquantaine d’études (près de 9000 participantes randomisées) qui vient confirmer les bienfaits du fruit de la canneberge pour réduire le risque d’infection urinaire chez les femmes sujettes aux récidives et chez les enfants. En revanche, pas de bénéfices chez la femme âgée, en cas de grossesse ou chez les patients ayant des troubles de vidange de la vessie.
D’autre part, une étude publiée en 2020 suggère que la supplémentation en cranberry peut s’avérer efficace chez les jeunes adultes pour la gestion de l’IMC, du HDL cholestérol et de la pression artérielle systolique.
Plus de données sont encore nécessaires pour pouvoir se prononcer quant à l’efficacité du cranberry pour la prévention des maladies cardiovasculaires sur la population générale et d’autres maladies telles que les colibacilloses digestives, les parodontopathies et la formation des lithiases phosphocalciques.
Les baies de canneberge ne présentent pas de toxicité et ne comporte aucune contre-indication hormis l’allergie. Ainsi, l’enfant et la femme enceinte ou allaitante peuvent y avoir recours sans danger.
En cas de forte consommation de jus de cranberries, des troubles digestifs et des diarrhées peuvent survenir.
Les baies de cranberry sont des fruits riches en sucres, donc les personnes diabétiques doivent en tenir compte.
De même, une précaution d’emploi est à observer chez les personnes ayant une hyperuricémie ou une prédisposition aux lithiases uriques car la consommation du fruit de canneberge peut entraîner la formation de calculs rénaux (forte teneur en acide oxalique).
Il existe une interaction théorique avec les anticoagulants, ainsi qu’avec les antihistaminiques H2 et les inhibiteurs de la pompe à protons. Un avis médical est préférable avant d’entreprendre une cure à base de cranberry en cas de maladies nécessitant la prise de médicaments.
Pour démarrer votre cure de canneberge et profiter de ses bienfaits dans les meilleures conditions, nous vous invitons à faire preuve de vigilance quant à la qualité des produits et à leur concentration en principe actif (teneur de 36 mg de PAC-A par prise journalière au minimum).
Les gélules sont très pratiques mais en cas de difficulté à les avaler, vous pouvez vous tourner vers les sachets ou encore le jus de fruit frais pur. Bien que les producteurs aient tendance à mettre en avant les bienfaits des cranberries séchées, je ne vous recommande pas d’en consommer sous cette forme dans un objectif santé à moins que ce soit pour préparer des infusions sans sucre ajouté.
La certification bio est un plus, mais le summum en termes de qualité, ce n’est pas le bio mais bien le grade pharmaceutique puisque les produits font l’objet de contrôles sur chaque lot garantissant l’absence de contaminants.
N’hésitez pas à demander l’avis de votre pharmacien sur les produits qui vous intéressent.
Attention, le cranberry s’utilise en prévention, mais il n’est pas suffisant pour les traiter les cystites et infections urinaires et ne remplace pas les antibiotiques. De manière générale nous ne pouvons que vous recommander de boire chaque jour suffisamment d’eau et c’est d’autant plus important en cas de cystite.
En cas de symptômes persistants, vous devez consulter un médecin.
En résumé, les mots clés du cranberry
Canneberge, airelle, fruits, infections urinaires, voies urinaires, Escherichia coli, PAC, OPC, proanthocyanidines.
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