Le chrome est un oligo-élément dont la dénomination vient du grec “chroma”, couleur en francais.
Même s’il ne fait pas partie des oligoéléments essentiels, il possède de nombreuses propriétés bénéfiques à la santé humaine. Son mode d'action n’a pas encore été totalement élucidé mais on sait qu’il contribue à normaliser et à stabiliser les taux de sucre et d'insuline dans le sang. Le chrome joue également un rôle dans le métabolisme des gras et des protéines, et favorise l'action de plusieurs enzymes nécessaires au fonctionnement de l'organisme.
La forme trivalente du Chrome (Cr III) présent dans les aliments et les compléments alimentaires est la forme bénéfique pour la santé.
Par contre, le chrome hexavalent (Cr VI) est toxique pour la santé et ne doit absolument pas être consommé (déjà mis en cause dans la pollution de l’eau potable - affaire Erin Brockovich).
Le chrome a été découvert par un chimiste français en 1797. Ce n'est qu’en 1957 que son importance pour la santé est reconnue. Aux États-Unis, des chercheurs allemands menant des études sur les animaux découvrent le rôle essentiel du chrome dans la régulation du taux de glucose sanguin.
En 2007, une revue systématique regroupant les résultats de 41 essais (sur 1200 sujets) conclut que le chrome n’a pas d’effet notable sur la glycémie des sujets non diabétiques, mais seulement chez ceux atteints de diabète de type 2 avec un effet bénéfique sur la glycémie et le taux d'hémoglobine glyquée.
En 2010, une étude faite sur 36 diabétiques de type 2 pendant 6 mois montre que la prise de 1 mg de picolinate de chrome augmente la sensibilité à l’insuline et réduit la graisse abdominale. Un an plus tard, des chercheurs coréens mettent en évidence une réduction de l'insulinorésistance chez des enfants obèses à la dose de 400 ug par jour.
Le chrome potentialise l’insuline, favorise son internalisation, augmente le nombre de ses récepteurs et leur affinité à celle-ci, et permet d’améliorer la captation du glucose. Son essentialité est démontrée dans l'insulinorésistance sévère.
Il est également impliqué dans le métabolisme des lipides et des protéines (mais ses mécanismes d’action ne sont pas encore tous parfaitement élucidés). Il maintient la masse maigre en réduisant la masse grasse; en effet, lorsque l’insuline fonctionne mal, la lipogenèse augmente et les lipides sont stockés à la place des protéines.
Il régule également le cortisol, les triglycérides et le cholestérol. Il augmente la satiété et diminue les pulsions sucrées.
La supplémentation en picolinate de chrome est indiqué dans:
Remarque : seuls les sujets déficitaires sont répondeurs à la supplémentation.
L’association du chrome aux vitamines C (acide ascorbique) et E a montré plus d'efficacité que le chrome seul sur la glycémie, l'insulinorésistance et l'hémoglobine glyquée.
Les aliments les plus riches en chrome sont la levure de bière et le foie de veau.
D’autres sources ont également une teneur interessante : le jaune d’oeuf, le foie de volaille, le poivre, les flocons d’avoine et les céréales complètes (raffinées, elles contiennent 8 fois moins de chrome), les brocolis, le gruyère, les haricots verts, les champignons et les asperges…
Remarque : les casseroles en acier inoxydable libèrent du chrome lors de la cuisson (en particulier en milieu acide avec tomates, vinaigre, citron,...), ainsi que les boites ou réservoirs en acier lors de la conservation des aliments ; même si la quantité libérée est faible, cela représente une source de chrome non négligeable à ajouter aux apports alimentaires.
Le picolinate de chrome, forme trivalente du chrome, garantit une meilleure absorption et un apport optimal. Il se trouve désormais en gélules ou comprimés en pharmacie ou boutique bio. Les doses peuvent varier de 25 à 200 µg par jour.
Il est également proposé sous forme de levure de bière enrichie mais les études montrent une efficacité moindre que celle du picolinate de chrome.
Pour une efficacité optimale, la cure de chrome se fait préférentiellement aux changements de saison et dure entre 3 et 6 semaines.
Les apports nutritionnels recommandés par jour (selon l’ANSES) sont de 60 µg pour un adulte de moins de 70 ans et de 120 µg pour les seniors (le taux dans l’organisme diminue avec l'âge) et les femmes enceintes et allaitantes.
Or notre organisme n’en absorbe guère plus de 40 µg avec l'alimentation, d'où l'intérêt des compléments alimentaires.
Administré selon les doses prescrites, ce complément alimentaire ne provoque pas d'effets secondaires.
Pris à des doses supérieures à 1 200 µg par jour, le picolinate de chrome peut provoquer des effets indésirables graves : problèmes musculaires, troubles rénaux, anémie...
Les femmes enceintes ou allaitantes doivent éviter les doses supérieures à 200 µg de chrome par jour. Et les diabétiques supplémentés en chrome, doivent surveiller attentivement leur glycémie.
En 2012, les autorités de santé européennes (EFSA, European Food Safety Authority et la Commission européenne) se sont prononcées sur certaines allégations santé des aliments et compléments alimentaires contenant du chrome :
seulement si ces produits contiennent au moins 6 μg de chrome pour 100 g, 100 ml ou par portion.
Par contre, ils ne peuvent pas prétendre aider à contrôler son poids en favorisant le métabolisme des glucides ou réduire la fatigue. Ces revendications sont désormais interdites pour les compléments alimentaires contenant du chrome.
En effet, le chrome n’a pas l’indication de faire mincir, mais bien de jouer sur l’insulinorésistance qui accentue l’accumulation des graisses. Donc prendre une supplémentation préventive élevée pour rester mince n’aura aucun effet chez les personnes en pleine santé.
Sources
Maintenir une glycémie normale et soutenir les régimes
Ce site Web stocke des données telles que des cookies pour activer les fonctionnalités du site, y compris l'analyse et la personnalisation. En utilisant ce site internet, vous acceptez automatiquement que nous utilisions des cookies.