Les bénéfices du Ribes nigrum sont étayés par de nombreuses études in vitro, in vivo et quelques rares études cliniques, ciblant principalement l'inflammation, le métabolisme, la prévention des allergies et le stress oxydatif.
Le cassis, Ribes nigrum L. en latin, parfois surnommé groseillier noir, est un arbrisseau touffu et vivace, appartenant à la famille des Grossulariaceae. Il est originaire des régions tempérées d’Europe, d’Asie Mineure et de l’Himalaya, et pousse à l'état sauvage en Europe centrale et orientale, ainsi qu’en Asie septentrionale, y compris dans le Nord-Est de la France.
Apparemment inconnue des civilisations antiques grecques, romaines et arabes, la plante n’apparaît dans les usages médicinaux qu’au XVIe siècle.
A cette époque, l’arbuste est cultivé dans l’Ouest de la France et son fruit, une baie noire pulpeuse et savoureuse poussant en grappe, et apprécié pour ses qualités culinaires. Les premiers écrits mentionnant une utilisation médicinale du cassis sont attribués à Jacques du Fouilloux qui lui reconnait la capacité de soigner les morsures de vipères dans son ouvrage “La vénerie” paru durant ce même siècle.
Quelques décennies plus tard, en 1614, l’auteur Forestus constate les propriétés diurétiques de la décoction et encourage sa consommation en cas de troubles urinaires ainsi qu’en cas de calculs biliaires.
A partir du XVIIIe siècle, la plante acquiert une réputation de panacée en médecine populaire, ayant le pouvoir de lutter contre les fièvres, les parasites, les migraines et bien d’autres maux, notamment grâce aux écrits de l’Abbé Bailly de Montaran.
Il sera par la suite employé pour les angines, les diarrhées, les rhumatismes, la goutte, les plaies et les ulcères en France ainsi que dans d’autres pays Européens comme la Suède.
Au cours du XIXe siècle, la culture du cassis s’étend à toute la France, y compris certaines régions viticoles de Bourgogne comme la Côte-d’Or, où il est utilisé pour élaborer une célèbre crème de cassis dont la réputation est désormais mondiale.
Le Cassis est riche en composés polyphénoliques et en diterpènes, dont les concentrations varient selon la partie de la plante utilisée (feuille, fruit, bourgeon, graine).
Les feuilles contiennent des flavonoïdes, des acide phénols, des proanthocyanidols ainsi que de faibles quantité d’huile essentielle à sabinène et trans-béta-caryophyllène. Les fruits renferment des glucides, de la vitamine C, des acides organiques, des polyphénols (anthocyanosides), des caroténoïdes, des tanins et du potassium.
Les bourgeons contiennent de l’huile essentielle à sabinène, limonène, linalol et citronellol, des acides aminés, des flavonoïdes différents de ceux de la feuille adulte, des proanthocyanidols (4 fois plus que les feuilles), des diterpènes, de la vitamine C, de l’acide hydroxycinnamique et des minéraux. L’huile des graines contient de l’acide gamma-linolénique, de l'acide alpha-linolénique et de l'acide stéaridonique.
L’ensemble des principes actifs présents dans le Cassis lui confère une activité phytochimique unique, axée sur la régulation des processus inflammatoires, immunitaires et oxydatifs.
Voici ci-après récapitulées les principales propriétés attribuées au cassis, en particulier ses feuilles et bourgeons :
Le Ribes nigrum L. bénéficie d'un historique d'usage médical long et bien établi. Le cassis (feuille et fruit) est inscrit sur la liste A des plantes médicinales de la Pharmacopée française.
L'EMA (Agence Européenne du Médicament) reconnaît l'usage traditionnel de la feuille pour le traitement des manifestations articulaires douloureuses mineures et l’augmentation du volume urinaire pour les infections des voies urinaires.
La Commission E du ministère allemand de la Santé reconnaît l’usage traditionnel des feuilles de cassis pour favoriser la diurèse, soulager les épisodes de diarrhée aiguë et apaiser les inflammations de la bouche et de la gorge.
C’est une plante largement utilisée sous deux formes principales : soit sous forme sèche (poudre micronisée ou extrait sec) et conditionné en gélules ou en comprimés soit sous forme liquide (EPS ou extrait de plante standardisé, teinture-mère, extrait fluide, macérat glycériné de gemmothérapie). Elle s’utilise habituellement seule ou associée à d’autres plantes médicinales aux propriétés synergiques.
Les gélules et comprimés sont souvent appréciés pour leur facilité d'utilisation au quotidien et de plus, ils permettent un dosage plus précis. La posologie usuelle varie entre 200 et 500 mg, deux ou trois fois par jour, selon les recommandations de chaque fabricant.
Les formes liquides, quant à elles, permettent une administration facilitée. Il est conseillé pour l’EPS de prendre de 5 ml, 2 fois par jour, dans un verre d’eau.
Pour la teinture-mère ou l’extrait fluide, les posologies sont comprises entre 25 et 100 gouttes par jour, réparties en plusieurs prises au cours de la journée et diluées dans de l’eau. Concernant le bourgeon (gemmothérapie), l’utilisation du macérat concentré se limite à 15 gouttes par jour, préférentiellement en plusieurs prises, mais pas après 16h pour ne pas risquer de perturber le sommeil (en raison de son effet tonique “cortisone-like”).
Enfin, les baies de cassis sont également proposées en tisane (pour la réalisation de décoction) tandis que les feuilles sèches s’utilisent en infusion.
Les bénéfices du Ribes nigrum sont étayés par de nombreuses études in vitro, in vivo et quelques rares études cliniques, ciblant principalement l'inflammation, le métabolisme, la prévention des allergies et le stress oxydatif.
Bien qu’il n’y ait que peu d’études chez l’homme, certains résultats soulignent un potentiel non négligeable du cassis à améliorer la santé cardiovasculaire, les fonctions cognitives, la santé osseuse et les performances physiques.
En effet, une étude a notamment permis de montrer qu’une boisson riche en anthocyanines de cassis est capable de réduire l’impact postprandial d’un repas riche en graisses sur la fonction vasculaire, la pression artérielle systolique et sur les marqueurs inflammatoires, ce qui pourrait diminuer le risque de maladies cardiovasculaires.
Sur le plan cognitif, une prise aiguë de cassis augmente la performance aux tests d’attention et de traitement mental chez de jeunes adultes en bonne santé, suggérant un effet positif sur la concentration et la rapidité cognitive. Chez les femmes péri- et ménopausées, une supplémentation quotidienne en poudre de cassis pendant 6 mois limite la perte de densité minérale osseuse et favorise la formation osseuse.
Selon d’autres études, la supplémentation en cassis améliorerait significativement la performance musculaire et l’endurance chez les athlètes et réduirait les douleurs musculaires après un exercice intense. Ces résultats sont très encourageants mais nécessitent d’être reproduits à plus large échelle pour être pleinement validés.
N’ayant montré à ce jour aucune toxicité ni effet indésirable, le cassis est considéré comme sûr, cependant, son utilisation est contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à la plante, en cas d’œdème associé à une insuffisance rénale ou cardiaque.
Par ailleurs, par principe de précaution, faute de données suffisantes, selon l’EMA son utilisation n’est pas recommandé chez la femme enceinte ou allaitante ainsi que chez le jeune enfant. En revanche l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) n’a émis aucune précaution d’emploi pour les compléments alimentaires à base de cassis.
Bien qu’il n’existe à ce jour pas d’interaction médicamenteuse formellement établie, l’emploi du cassis en association avec des diurétiques de synthèse n’est pas recommandé et nécessite un avis médical.
Tout d’abord, il convient de sélectionner le type de produit qui sera le plus pertinent pour vous en fonction de l’effet que vous recherchez. Les feuilles sont souvent utilisées en tisane pour stimuler l’élimination rénale d’eau, et en gélules pour combattre les douleurs inflammatoires et les rhumatismes tandis que les fruits (secs ou frais) sont habituellement utilisés en cas d’insuffisance veineuse. Le bourgeon serait non seulement anti-inflammatoire mais également tonique par effet sur les glandes surrénales.
Ensuite, il faut considérer le choix de la forme galénique, surtout dans le cas des feuilles de cassis (forme sèche à avaler, liquide ou feuilles séchées pour tisane), car les bourgeons sont uniquement proposés sous forme liquide. Toutefois, avec la gemmothérapie, il existe néanmoins deux niveaux de concentration : le macérat-mère, qui est le plus concentré et dont la posologie est limitée à 15 gouttes par jour ; et le macérat 1DH, dilué au dixième et dont la posologie peut dépasser les 100 gouttes par jour.
Comme toujours, la qualité du produit et la réputation du laboratoire sont primordiales. Il est essentiel de s'assurer que le produit respecte les Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF) et de privilégier, dans la mesure du possible, une plante issue de l'agriculture biologique. N'hésitez pas à interroger le fabricant pour garantir l'absence de contaminants (pesticides, métaux lourds) et vérifier qu'il ne contient pas d'additifs inutiles ou d'allergènes courants.
Comme pour toute cure, votre professionnel de santé (médecin ou pharmacien) est un interlocuteur incontournable avant de démarrer la supplémentation.
Cassis. In : Wikiphyto. Consulté en novembre 2025, disponible en ligne sur : https://www.wikiphyto.org/wiki/Cassis
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