Le Charbon-Marie et son composé actif, la silymarine, a été principalement étudié en clinique pour ses effets hépatoprotecteurs chez l'homme.
Le chardon-Marie (Silybum marianum), reconnaissable à ses feuilles épineuses marbrées de blanc le long des nervures, est une plante bisannuelle robuste pouvant atteindre 1,5 mètre de hauteur, présente spontanément dans les régions d’Europe méridionale, d'Asie de l'Ouest, et d'Afrique septentrionale. Son nom poétique provient d'une légende populaire selon laquelle les marques blanches sur ses feuilles seraient des gouttes de lait de la Vierge Marie, conférant ainsi à la plante une dimension sacrée.
L'histoire de son usage médicinal remonte à l'Antiquité, le chardon-Marie étant déjà employé par la médecine grecque. Différentes parties de la plante ont été utilisées au cours des âges, en particulier la racine, les fruits mais aussi toutes les parties aériennes. Les usages traditionnels couvraient un large spectre, outre le traitement des troubles digestifs et des problèmes biliaires, le chardon-Marie était historiquement recommandé pour chasser la mélancolie, diminuer les fièvres, calmer les saignements (comme les règles abondantes ou les hémorragies nasales), et était utilisé pour stimuler la lactation chez les mères allaitantes. Au fil du temps, son usage médicinal a progressé pour privilégier l'extraction des principes actifs à partir de ses fruits.
La composition active du Silybum marianum est dominée par le groupe des flavonolignanes, avec en particulier un complexe désigné sous le nom de silymarine, composé de silybine, silydianine et silychrisitine.
Ce complexe, non soluble dans l’eau, constitue généralement entre 1,5 % et 3 % de la drogue végétale. La silybine (parfois appelée silibinine) est considérée comme le composé biologiquement le plus actif.
Par ailleurs, les akènes du chardon-Marie contiennent également entre 20 et 30 % de lipides, certains flavonoïdes tels que le quercétol et la taxifoline, de la vitamine E, des phytostérols, des sucres et des protéines.
Les techniques modernes d’analyse pharmacologique ont permis de mettre en évidence une longue liste de propriétés attribuables aux principes actifs du chardon-Marie. Voici le récapitulatif des principaux effets révélés :
Le chardon-Marie est présent sur la liste A de la Pharmacopée française, à la fois pour son fruit, qui est un akène, et pour sa feuille.
L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) reconnait son usage sous la forme d’extrait standardisé dans le traitement complémentaire des hépatites liées à l’alcool, à certains toxiques et médicaments.
De plus, l’OMS reconnait l’emploi des akènes pour le traitement des calculs biliaires et des troubles digestifs.
Selon l’EMA (Agence Européenne du Médicament), la plante est employée pour soulager les troubles digestifs associés au foie, après avoir écarté tout autre pathologie grave.
La Commission E du ministère de la Santé Allemand admet l’utilisation des fruits du Silybum marianum dans le traitement des dyspepsies ainsi que l’utilisation d’extraits titrés dans le traitement des atteintes hépatiques toxiques et comme traitement adjuvant des cirrhoses et hépatopathies chroniques.
Le Chardon-Marie est disponible sous diverses formes galéniques sur le marché, allant des préparations traditionnelles aux extraits pharmaceutiques standardisés. Les formes sèches, c’est-à-dire la poudre de plante et les extraits secs conditionnés en gélules ou en comprimés, sont les plus courante et permettent généralement un dosage précis en silymarine.
Concernant les formes liquides, nous pouvons citer la teinture-mère, l’EPS (Extrait de Plante Standardisé) et les solutions en ampoules buvables qui intègrent généralement des associations de plantes aux vertus synergiques. Ces formes liquide permettent une administration orale facilitée chez les personnes ayant des problèmes pour déglutir les formes sèches.
En ce qui concerne la tisane de fruits séchés (en décoction ou infusion), il est intéressant de souligner qu’étant donné la faible solubilité de la silymarine dans l'eau, l’emploi de l'infusion est jugé moins efficace que les extraits, néanmoins, ces akènes séchés peuvent aussi être ingérés (ajoutés à l'alimentation) pour en tirer davantage de bienfaits.
Silybum marianum et en particulier son composé actif, la silymarine, a été principalement étudié en clinique pour ses effets hépatoprotecteurs chez l'homme.
Des essais cliniques montrent que le chardon-Marie peut réduire les niveaux d'enzymes hépatiques (ALAT, ASAT), signalant une amélioration de la fonction hépatique dans des affections telles que la stéatose hépatique non alcoolique, l'hépatopathie alcoolique, l'hépatite et les lésions hépatiques d'origine médicamenteuse.
La silymarine agit comme un agent antioxydant, anti-inflammatoire et de régénération des cellules hépatiques, contribuant à protéger les hépatocytes des toxines et à soutenir la réparation du foie.
Certaines études suggèrent également des bénéfices dans la réduction des taux de glycémie et de cholestérol LDL, ce qui pourrait aider à la gestion du diabète et de l'hypercholestérolémie.
Cependant, malgré des résultats prometteurs, davantage d'essais cliniques randomisés de haute qualité sont nécessaires pour confirmer pleinement son efficacité dans l'ensemble des différentes pathologies.
Les effets indésirables du chardon-Marie sont rares et légers, se limitant principalement à des troubles gastro-intestinaux (nausées, diarrhée). En usage topique, la tolérance est excellente, montrant une irritation significativement inférieure à celle d'alternatives comme le rétinol.
La plante est toutefois contre-indiquée en cas d’obstruction des voies biliaires et en cas d’allergie à la plante ou de façon plus générale d’hypersensibilité aux astéracées.
Par principe de précaution, le chardon-Marie n’est pas recommandé chez la femme enceinte, allaitante ou chez l’enfant.
La silymarine est un inhibiteur enzymatique du cytochrome P-450 et par ailleurs, elle diminue l’activité de la glycoprotéine P. De ce fait, elle peut théoriquement modifier le métabolisme et la clairance de certains médicaments, en particulier ceux à marge thérapeutique étroite, des immunosuppresseurs, des anticoagulants et des chimiothérapies. Ainsi, son administration concomitante avec un traitement chronique doit faire l’objet d’un avis médical.
Lors de l'achat d'un produit à base de Chardon-Marie, la première vérification essentielle concerne l'adéquation du produit avec l'objectif recherché. En l’occurrence, les bienfaits démontrés avec le plus haut niveau de preuve concernent la sphère hépatique. Il faut donc s'assurer de préférence que le produit présente une concentration standardisée en silymarine. Pour rappel, l’extrait est toujours jugé plus efficace car plus concentré que la poudre de plante brute. Le choix de la forme galénique dépend ensuite de la praticité : on privilégiera les gélules/capsules pour la facilité d'usage et l'absence de goût, ou une solution buvable pour les personnes rencontrant des difficultés à déglutir.
Parallèlement, la qualité du produit et la fiabilité du laboratoire sont cruciales. Il est impératif de vérifier si le fabricant est réputé, s'il respecte les BPF (Bonnes Pratiques de Fabrication), s'il garantit la traçabilité de la plante, et s'il fournit des preuves de l'absence de contaminants (pesticides, métaux lourds). La certification Bio est un plus, mais n'est pas suffisante sans ces contrôles qualité.
Enfin, toute personne prenant un traitement médicamenteux doit consulter un professionnel de santé (médecin ou pharmacien) avant de commencer la cure, afin d'écarter le risque d'interactions pharmacocinétiques.
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